La politique tarifaire du SYTRAL

Le SYTRAL s’attache à conduire une politique tarifaire visant à préserver les capacités de financement et de développement de ses réseaux, tout en garantissant l’accès aux transports publics pour tous, en proposant une large gamme tarifaire adaptée et solidaire. Grâce à ses tarifs réduits et à la prime transport, plus de 95% des abonnés bénéficient d’au moins 50% de réduction sur leur abonnement et paient donc environ 1€/ jour ou moins.

L’exploitation du réseau TCL, qui représente 1,2 million d’euros par jour pour le SYTRAL est essentiellement financé par les entreprises, les collectivités et les clients du réseau :

• Le versement transport représente 45 % des ressources
• Les tickets et abonnements, 30 %
• Les collectivités, 20 %
• Autres (publicité, recettes patrimoniales, etc.), 5 %

La gratuité menacerait une situation financière à l’équilibre

Depuis près de 20 ans, une stratégie de déploiement continue permet de répondre aux objectifs du Plan de Déplacement urbain (PDU) et de garantir une situation financière stable pour le réseau lyonnais qui est l’un des rares réseaux dont la situation s’est améliorée au cours des dernières décennies. Ainsi, entre 2001 et 2018, l’offre du réseau TCL a progressé de 42 %, et sa fréquentation de 58 %, passant de 303 millions à 480 millions de voyages par an.

Afin d’accompagner cette forte progression, 1.2 milliard d’euros seront investis d’ici 2020 pour développer le réseau et augmenter sa capacité par l’achat de nouveaux matériels. De plus, les tarifs évoluent (1,7 % depuis 2017) pour suivre le rythme d'évolution des charges de fonctionnement, notamment de l’énergie, et assurer le financement et le développement des réseaux : création ou prolongement de lignes de transport, achat de matériel roulant (métros, tramways, bus...). 

Cette politique modérée mais constante a permis de développer l’offre, d’investir dans de nouvelles lignes de tramway, de métro et de lignes de bus fortes, et de faire progresser très fortement la fréquentation du réseau.

Le coût de la gratuité

Les conséquences dues à l’instauration de la gratuité sont moins importantes pour les villes moyennes où la fréquentation est initialement inférieure. La situation du réseau lyonnais diffère très fortement avec 1,5 fois plus d’habitants, 3 fois plus d’offre et 11 fois plus de voyages.

D’après l’étude menée, la gratuité sur le réseau lyonnais pourrait accroitre la fréquentation entre 15 et 30%. Une adaptation de l’offre serait alors nécessaire et requerrait des coûts supplémentaires élevés. Le déficit annuel serait triplé à court terme et pourrait atteindre plus de 500M€ par an en 2030.

La mesure serait inefficace en matière de report modal et donc d’impact écologique, et compromettrait le développement du réseau à long terme, ainsi que la baisse de l’usage de la voiture en ville puisque le gain de fréquentation proviendrait davantage de la marche à pied et du vélo, que d’un report de la voiture vers les transports en commun, allant à l’encontre des objectifs du PDU 2017-2030 adopté par le SYTRAL.

Bien que la gratuité puisse induire la suppression de certaines dépenses d’exploitation, comme la distribution des titres de transport et les contrôles, les économies réalisées semblent très insuffisantes comparées aux dépenses supplémentaires induites. Si la gratuité a déjà été mise en place par plusieurs réseaux français, le LAET confirme que cette mesure compromettrait le développement du réseau TCL sur le long terme.